Comme un souffle d'air vicié
Tu voudrais être différente et te fondre dans la masse, ou bien l'inverse, tu ne te sais plus très bien.
Tu te cherches des qualités et des défauts, tu prétends être égoïste et généreuse, peureuse et téméraire, mais dans tes moments de lucidité tu admets n'être ni l'un ni l'autre. Tu es ta pire ennemie, tu es l'absence de caractère.
Tu extrapoles, tu exagères, tu affabules, tu t'inventes des vies. Tu t'es fait tour à tour ange gardien, râleuse ou prostituée pour t'inventer une vie. Mais reconnaître que tu te sens toujours aussi fade, ça, tu ne peux pas l'avouer.
Tu te cherches une contenance, tu es si contente de sortir un bon mot en société mais dès les rires envolés tu redeviens transparente, tu es cessé d'exister - cassée.
Tu t'en veux de ton bonheur, tu culpabilises d'alller bien.
Tu n'es qu'une survivante. Et tu t'en veux d'être, encore, là.
Au fond, tu aurais simplement voulu être quelqu'un. Au fond, tu sais simplement que tu n'es rien.
Cesse un peu de baisser les yeux et affronte ce miroir.
Regarde-toi.
Regarde-moi !